• POUR UN FRONT DE LIBÉRATION DES PIGISTES

    Je fais partie de la génération X – c’est-à-dire, grosso modo, des enfants nés entre 1960 et 1975, trop jeunes pour avoir participé activement aux grands mouvements de contestation des années 1960 et 1970, et trop vieux pour avoir baigné dès leur plus tendre enfance dans le postmodernisme techno qui caractérise l’époque actuelle. Ou encore, pour dire les choses autrement, trop jeunes pour avoir pu profiter de la prospérité économique des « trente glorieuses » (1945-1974) et trop vieux pour espérer bénéficier de la pénurie de main-d’œuvre qui se profile à l’horizon.

     

    J’appartiens à la génération des éternels pigistes; des laissés-pour-compte de l’histoire.

     

    Avant que l’on aille me faire un mauvais procès, je précise tout de suite deux choses. La première est que, malgré ma condition de pigiste, je n’adhère pas du tout à l’antisyndicalisme ambiant; en fait, mon vœu le plus cher est de pouvoir me joindre à un syndicat qui défendrait mes intérêts et mes droits ainsi que ceux de mes pairs. Pourtant, Dieu sait que ma génération n’a pas été gâtée par les syndicats en place, qui l’ont forcée, dans les années 1980, à avaler les infâmes clauses « orphelin », instaurant de facto deux classes de travailleurs – ceux que les conventions collectives protégeaient et les « nouveaux venus », plus ou moins livrés à eux-mêmes face au patronat. Ces clauses, je les dénonçais déjà comme génocidaires à l’époque, ne suscitant alors, de la part des représentants syndicaux, que des haussements d’épaules ou des rires gênés. Ce sont elles, pourtant, qui ont plus ou moins exclu ma génération du monde du travail syndiqué et nous ont forcés à devenir pigistes. Néanmoins, bien que les syndicats soient hautement perfectibles, ils m’apparaissent à ce jour comme le seul rempart vraiment solide dont disposent les travailleurs pour se prémunir contre l’exploitation capitaliste effrénée. Je me suis senti trahi, jusqu’à un certain point, par les dirigeants syndicaux de la génération qui avait précédé la mienne, mais cela ne m’incite nullement à remettre en question le principe du syndicalisme dans son essence – ni même la formule Rand, indispensable à la survie des syndicats chez nous. J’ai aussi vu, au hasard de mes pérégrinations sur le marché du travail, ce que c’est que d’être un employé non-syndiqué, et c’est un sort que je ne souhaite à personne, pas même à mon pire ennemi.

     

    La deuxième précision que je tenais à apporter est qu’en dépit de ce qui précède, je ne suis pas de ceux qui dénoncent les baby-boomers tous azimuts en les accusant de tous les maux de la terre. Loin de moi cette pensée! Le baby-boom, selon certains démographes, j’en fais aussi partie, étant né avant 1965 (il règne un certain « flou artistique » dans la définition des générations successives au 20e siècle). Et même si je revendique haut et fort mon appartenance à la génération X, dont j’ai partagé le sort peu enviable et les désillusions, je suis aussi un grand admirateur de la « génération lyrique » qui a profondément transformé nos sociétés dans les années 1960, inventant de nouvelles formes de contestation dans une explosion de créativité sans précédent. Bien que cette tentative générationnelle de « changer la vie », selon la formule de Rimbaud, ait largement échoué, il en est tout de même resté quelque chose – un « quelque chose » sur quoi nous pouvons maintenant appuyer nos luttes et nos revendications. La notion de « contre-culture » s’est répandue dans les années 1960; sans cesse récupérée, digérée et commercialisée par le système dominant, elle n’en renaît pas moins chaque fois de ses cendres sous des formes diverses – punk, grunge, hip-hop – canalisant les forces vives d’une jeunesse en mal de repères dans une perspective révolutionnaire. Tout cela, nous le devons indirectement aux baby-boomers, et c’est une dette qu’on aurait tort de prendre à la légère. Quant au grief qui leur est souvent fait d’avoir accaparé « toute la place » sur le marché du travail avant que nous n’ayons pu y accéder à notre tour, comment peut-on leur en faire reproche! Quand je suis arrivé à l’âge adulte, au début des années 1980, les baby-boomers avaient, pour la plupart, entre 25 et 35 ans : auraient-ils dû prendre une retraite prématurée pour nous céder leur place? Il étaient fort nombreux, certes, mais n’étaient pas plus que nous responsables des aléas de la démographie, non plus que des fluctuations de l’économie qui a subi de plein fouet, à cette époque, l’avènement du néolibéralisme mondial, à la remorque du thatchérisme et du reaganisme. Ma génération a été victime des circonstances, tout simplement; il est injuste et vain d’en blâmer les baby-boomers qui, dans leur immense majorité, n’y pouvaient rien.

     

    Ce texte ne sera donc pas une énième variation sur le thème « c’est la faute aux baby-boomers ». Du reste, il m’apparaît absurde de s’en prendre à une génération entière; chaque génération comporte son lot de lâches, d’imbéciles, d’exploiteurs et de salauds, mais aussi, fort heureusement, sa part de lumières, de génies et de personnages exemplaires. Et si les uns comme les autres sont plus nombreux parmi les baby-boomers qu’à d’autres moments de l’histoire, c’est tout simplement parce que cette génération est l’une des plus importantes en nombre jamais vues.

     

    Bien. Que recouvrent, à présent, ces deux syllabes : pigiste? Lorsque j’ai accédé au marché du travail, on nous serinait déjà depuis un moment, à l’université, que l’avenir était à « l’entrepreneurship » (on ne disait pas encore « entrepreneuriat », la francisation du terme est venue plus tard). On ne nous annonçait rien de moins que la fin du marché du travail et des emplois salariés, pour mieux nous vendre l’idée que nous allions devoir, désormais, « créer nos propres emplois »; devenir « notre propre entreprise ». Cette idée ne m’emballait guère, car je ne m’étais jamais imaginé en chef d’entreprise et je ne voyais pas très bien quelle sorte d’emploi j’allais pouvoir créer, moi qui ne savais rien faire de mes dix doigts et n’aspirais qu’à devenir poète et écrivain.

     

    J’ai bien tenté de gagner ma croûte « à la pige » comme écrivain public, mais les contrats étaient trop rares et pas assez payants pour que je puisse sérieusement envisager d’en vivre. J’ai donc dû me tourner vers le marché du travail; mais comme je ne détenais, en tout et pour tout, qu’un diplôme de premier cycle en science politique – même pas un bac – ne débouchant sur aucun travail reconnu, il m’a fallu me contenter d’emplois minables, à temps partiel et au salaire minimum, qui me permettaient à peine de survivre. J’étais un « manœuvre », un « manutentionnaire », corvéable à merci, tout au bas de l’échelle des travailleurs. C’est alors que j’ai été confronté à la précarité des clauses « orphelin » et des emplois non-syndiqués – les pires, malgré tout : avec les syndicats, on avait au moins droit à des pauses de quinze minutes, à des heures supplémentaires et à quelques jours de congé dans l’année.

     

    Entre deux emplois salariés, toujours temporaires et ne me permettant que rarement d’accumuler suffisamment d’heures travaillées pour avoir droit aux prestations d’assurance-chômage, j’en étais réduit à m’inscrire à des agences de placement qui, moyennant finance, me trouvaient des places à la journée – voire à la semaine, avec un peu de chance. Dans ce contexte, on était considéré comme pigiste et c’était, en fait, une forme d’esclavage légalisé à « quatre piastres de l’heure », montant du salaire minimum au Québec entre 1982 et 1985. Quand on obtenait un salaire de 5 $/heure, on se comptait chanceux et on prenait son trou, prêt à accepter toutes les humiliations et toutes les injustices – parce que ce dollar supplémentaire, c’était l’assurance de pouvoir acheter son paquet de pâtes quotidien au lieu de sillonner toute la ville, jour après jour, en quête d’un repas gratuit.

     

    J’ai vite compris qu’être pigiste, c’était être entièrement à la merci d’employeurs – rebaptisés « clients » – qui pouvaient unilatéralement décider de votre rémunération, de vos conditions de travail, de vos horaires (la plupart exigeant une disponibilité absolue, 24 heures par jour, 365 jours par année) et de la durée de votre embauche, sans jamais vous demander votre avis. C’était aussi être exclu du fameux « filet de sécurité sociale » dont nous sommes si fiers au Québec : un pigiste n’a accès ni à l’assurance-chômage, ni à l’aide sociale, ni aux congés de maladie et autres congés payés, ni à aucune autre forme de protection prévue par les lois qui régissent le travail. Quand vous êtes pigiste, vous tombez dans un vide juridique abyssal et ne pouvez compter que sur vous-même.

     

    Après avoir galéré pendant dix ans, vivotant de petits boulots précaires à des salaires de crève-la-faim, j’ai eu la chance de tomber sur un mentor qui, ayant remarqué ma facilité pour le français écrit, m’a appris le métier de traducteur. Dès lors, mon sort s’est grandement amélioré. Je n’étais plus un simple manœuvre; j’étais un professionnel doté d’une compétence suffisamment rare – et en demande – pour être monnayée à la hausse. J’étais passé, en quelque sorte, dans le camp des professions libérales – même si mes revenus feraient hurler de rire un avocat ou un médecin. Financièrement, j’ai accédé aux franges les plus modestes de la « classe moyenne » – pas assez riche pour être propriétaire de ma maison, mais assez pour me payer une petite voiture et un minimum de confort, et pour faire vivre ma fille décemment depuis sa naissance. Et j’ai fini par fonder ma propre entreprise – une entreprise largement fictive, puisque j’en suis à la fois le dirigeant et l’unique employé; mais les règles sont ainsi faites que c’était le seul moyen de ne pas me faire manger tout rond par le fisc. À partir d’un certain seuil de revenus, il devient suicidaire de demeurer un simple « travailleur autonome » : voilà comment le système encourage l’entrepreneuriat

     

    Néanmoins, que je sois considéré comme un « travailleur autonome », un « entrepreneur » ou, plus absurde encore, une « entreprise » à moi tout seul, je demeure essentiellement un pigiste. C’est-à-dire que le « filet de sécurité sociale » se dérobe toujours sous mes pieds et que je n’ai accès ni à l’assurance-chômage, ni à la CSST, ni à aucune autre forme de congés payés ou d’avantages sociaux, quels qu’ils soient. Si je suis malade, c’est à mes dépens; si je prends congé, c’est à mes frais. Je n’ai pas de régime de retraite, aucune marge de manœuvre : en cas de coup dur, je pourrais tout au plus survivre deux ou trois mois avant d’être forcé de déclarer faillite. Les coûts des régimes d’assurance privée sont prohibitifs, bien au-dessus de mes moyens. Il ne me reste qu’à prendre régulièrement mes médicaments contre le diabète et à espérer demeurer en assez bonne santé pour continuer à gagner ma vie jusqu’à mon dernier souffle… c’est là mon seul espoir. Parce que je sais déjà que le jour où mon état de santé ne me permettra plus de travailler, aucun organisme – ni public ni privé – ne volera à mon secours; je n’aurai d’autre recours que les soupes populaires et les œuvres de charité.

     

    En attendant, j’aimerais que des efforts soient faits pour que la société s’adapte un tant soit peu à la réalité des pigistes. Que l’État subventionne l’achat d’équipement, entre autres – quand vous êtes pigiste, vos outils de travail sont entièrement à vos frais. Dans mon cas, par exemple, le bris de mon ordinateur peut être une véritable catastrophe, surtout s’il survient dans une période où je me trouve entre deux contrats et provisoirement désargenté. Ou encore, que les pigistes aient accès à un vrai revenu minimum garanti – ce qui nous éviterait, justement, d’avoir à subir des périodes plus ou moins prolongées sans aucuns revenus, quand le travail vient à manquer ou quand certains clients tardent à payer; car être pigiste, c’est aussi être à la merci des pénuries de travail et des mauvais payeurs. Que les règles soient changées pour empêcher les banques de faire rebondir aussi allègrement les chèques que nous tirons sur nos comptes – je ne sais combien de fois ma caisse populaire a refusé d’honorer un chèque que je n’avais pu couvrir à temps parce que la poste avait tardé plus que de coutume à me livrer ma paie, mais que j’aurais pu aisément couvrir dans les 48 heures ou les 72 heures suivantes. On tient toujours pour acquis que vous disposez d’un revenu régulier qui vous est versé à dates fixes; mais ce n’est pas le cas des pigistes, et un petit retard de deux ou trois jours dans le règlement des factures que vous émettez peut être lourd de conséquences dans vos propres rapports avec vos créanciers.

     

    « J’attends un chèque d’un jour à l’autre » : cette phrase est très mal vue et rares sont les propriétaires – et plus rares encore les compagnies de services publics comme l’électricité, le mazout, le gaz, le téléphone, le câble, l’Internet – qui se laissent infléchir par de telles perspectives d’avenir. Sans parler des banques, déjà mentionnées, et autres compagnies de crédit. Dans ce système, les dates sont fixes, les échéances sont immuables. On a beau vanter l’entrepreneuriat et le travail autonome depuis trente ans, rien n’a encore été fait pour accueillir ces cohortes de travailleurs « autogérés » dans le monde du travail et de la finance. En fait, le régime en place nie purement et simplement la réalité des pigistes et les difficultés particulières auxquelles ils se heurtent. Toutes les règles sont faites exclusivement pour accommoder les travailleurs salariés, ainsi que les membres des professions libérales et les dirigeants d’entreprises qui ressortissent de la tranche supérieure des revenus. Les autres sont carrément exclus du système.

     

    Malgré tout, je n’ai pas trop à me plaindre : tant qu’il y aura une loi sur les langues officielles au Canada, et tant que ma santé me permettra d’offrir un bon rendement à mes clients, mon emploi de traducteur est pratiquement assuré. En dépit de quelques fins de mois difficiles, j’arrive la plupart du temps à joindre les deux bouts et nous n’avons jamais manqué de l’essentiel, ni ma fille ni moi. D’autres n’ont pas cette chance.

     

    Ainsi, j’ai une amie dans la mi-trentaine, mère monoparentale de deux garçons en bas âge dont le dernier est encore un nourrisson, qui vit avec son père et ses fistons dans un logement du quartier Villeray, où elle paie une fortune en loyer – essayez un peu de trouver un logement décent pour quatre personnes à prix raisonnable à Montréal! Bref, cette amie est une cinéaste documentariste de grand talent qui, malgré tous ses efforts, n’arrive pas encore à vivre de son art, même si elle décroche régulièrement des contrats – généralement assez peu lucratifs, il est vrai : d’une part, c’est une jeune femme très engagée et dotée d’un cœur d’or, qui travaille souvent pour un montant symbolique ou même gratuitement, quand la demande vient d’un organisme ou d’une cause qui lui tient à cœur; d’autre part, ceux qui auraient davantage les moyens de payer sont trop souvent réticents à le faire, ne voyant pas ou refusant de voir la somme de compétences, d’heures et d’énergie qu’il faut investir dans un film, même très court, pour en faire quelque chose d’intéressant. C’est le lot de tous les créatifs qui travaillent à la pige : on sous-estime systématiquement la valeur de leur travail. À cet égard, il est symptomatique que je parvienne aujourd’hui à gagner correctement ma vie comme traducteur, alors que je n’ai pu le faire comme rédacteur et écrivain public. Les sommes dérisoires qu’on était disposé à me verser pour utiliser mes talents d’écrivain étaient sans commune mesure avec celles que l’on consent aujourd’hui à consacrer à mes compétences de traducteur. La traduction est pourtant un art au même titre que la littérature – mais n’allez pas le répéter trop fort, on me couperait sûrement les vivres si l’on voyait en moi autre chose qu’un habile technicien! Créez votre emploi, certes, mais arrangez-vous pour que cet emploi ne soit tout de même pas trop créatif – sinon, tant pis pour vous. Les gens sérieux ne créent pas; ils exécutent. Les créateurs sont trop imprévisibles pour être pris au sérieux.

     

    Mon amie cinéaste, donc, est forcée d’occuper un emploi à temps partiel pour nourrir correctement sa petite famille; mais cet emploi ne suffit pas à payer son loyer ni à faire face à toutes les dépenses courantes. Pour cela, elle s’en remet à ses contrats de tournage, en tant que documentariste pigiste. Le malheur, c’est que ses clients ne sont pas toujours pressés de payer : il y en a un, en ce moment, qui lui doit plusieurs milliers de dollars mais ne fait que temporiser, mois après mois. Alors, elle est obligée d’en faire autant avec son fournisseur Internet, Hydro-Québec, sa propriétaire : temporiser; multiplier les promesses; et prier pour que ce client récalcitrant se décide enfin à lui régler son dû.

     

    Malheureusement, tout indique que cet heureux événement arrivera trop tard, s’il arrive un jour. Dernièrement, le chauffe-eau de mon amie est tombé en panne et sa propriétaire refuse de le faire réparer; pis encore, il semble que cette dernière ait entamé des procédures d’expulsion. Au seuil de l’hiver, voilà mon amie cinéaste privée d’eau chaude, et menacée de se retrouver à la rue avec son vieux père et ses deux jeunes garçons. Il est vrai qu’elle a trois mois de loyer en retard; sa propriétaire sait qu’elle compte sur une importante rentrée d’argent d’une semaine à l’autre, mais elle n’est vraisemblablement plus disposée à l’attendre.

     

    Le problème paraît insoluble : que faire quand on est pigiste? On n’a aucun recours contre les mauvais payeurs; durcir le ton avec eux, ça signifie trop souvent perdre un précieux client – alors, on se tait et on attend patiemment qu’ils se décident à payer. Allez donc faire comprendre ça à un propriétaire, une compagnie de crédit ou un service public! Il m’est arrivé d’attendre jusqu’à six mois pour être payé pour un travail; je n’ai jamais eu aucun créancier qui soit disposé à attendre six mois pour que je lui règle son dû. On nous vante le travail autonome comme le summum de la liberté, compte tenu qu’on est son propre patron et qu’on fait ses horaires à sa convenance. Être « son propre patron », en l’occurrence, n’est qu’une vue de l’esprit; en réalité, quand on travaille à la pige, on est bel et bien l’employé de ses clients – un employé envers qui ceux-ci n’ont aucun devoir et se permettent toutes les exigences. De ce point de vue, le « travail autonome » est en fait une prison sans aucune porte de sortie, dans laquelle on a trop souvent les mains liées et la corde autour du cou.

     

    Je dors très mal, ces jours-ci. Je m’inquiète du sort de mon amie, de son père et de ses enfants – et j’enrage de ne rien pouvoir faire, cette fois, pour leur venir en aide. Être pigiste, c’est être exclu et ne disposer, trop souvent, que de moyens nettement insuffisants pour faire face aux coups durs et aux imprévus. J’ai déjà dépanné de grand cœur des gens plus mal pris que moi; mais ma situation actuelle est trop précaire pour me permettre de l’envisager dans l’immédiat. Alors, il ne me reste qu’à prier, moi aussi, pour que le chèque du client de mon amie arrive avant la lettre d’éviction de sa propriétaire.

     

    Je me demande si nous vivrons un jour dans une société qui n’exclut personne – et surtout pas de courageux et compétents travailleurs qui se donnent à leur travail sans compter, mais dont les efforts ne sont que très rarement récompensés.

     

    Qui, parmi les mieux nantis et les travailleurs salariés, aura le cœur de se battre pour la libération des pigistes? Qui se donnera seulement la peine de comprendre le drame quotidien des artistes créateurs et autres travailleurs autonomes? La question est lancée. Comme une bouteille à la mer.

     


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